Prothèse de hanche

Qu’est ce qu’une arthroplastie totale de hanche (prothèse de hanche) ?

C'est le remplacement de l'articulation de la hanche par une prothèse totale, une solution adaptée lorsque l'usure des cartilages est significative (arthrose), accompagnée de douleurs importantes et d'une perte de mobilité sérieuse.
L’indication la plus fréquente de prothèse de hanche est l’arthrose appelée aussi coxarthrose.

L'arthrose ou coxarthrose : l'usure des cartilages de la hanche

La hanche est une articulation où la tête du fémur s’ajuste dans le cotyle ou acetabulum (cavité du bassin), les cartilages recouvrent les zones ou s’emboitent ces 2 éléments.

L’arthrose correspond à l’usure des cartilages, c'est à dire surfaces lisses de glissement recouvrant l’extrémité des os. Les surfaces osseuses sont ainsi mises à nu avec l'usure et les mouvements articulaires deviennent douloureux, une raideur articulaire s’installe et le périmètre de marche ainsi que la qualité de vie diminuent. Une inflammation est souvent associée à la dégradation de ces mêmes cartilages.

C’est un phénomène physiologique de vieillissement de l’articulation, elle peut apparaître plus ou moins précocement suivant les individus en fonction du terrain génétique mais aussi de la sollicitation de l’articulation, l’excès de poids est souvent un facteur aggravant.

La coxarthrose peut survenir secondairement à une malformation osseuse (dysplasie de hanche) ou être la séquelle de fracture ou de nécrose de la tête du fémur.

La douleur n’est pas toujours en corrélation avec les signes radiologiques mais c’est essentiellement elle qui va guider l’indication de la chirurgie.
La gêne fonctionnelle va inexorablement s’amplifier et l’enraidissement de la hanche devenir handicapant dans les gestes de la vie quotidienne. À la longue, un retentissement sur le rachis ou le genou peut même venir aggraver l’impotence initiale.

Pourquoi une opération ?

Quand le traitement médicamenteux ne peut plus soulager durablement le patient et que l’impotence fonctionnelle impacte trop fortement la qualité de vie quotidienne, le recours à une prothèse totale de hanche devient nécessaire.

Cette intervention a pour but de supprimer les douleurs liées à l’arthrose, de redonner une mobilité satisfaisante à la hanche et une qualité de vie confortable. La grande majorité des patients oublient leur hanche au bout de quelques mois et mènent à nouveau une vie strictement normale. Les résultats sont généralement excellents.

Les différents types de prothèses

Il existe de nombreux types de prothèses de hanche.
La chirurgie prothétique de hanche existe depuis de nombreuses décennies, grâce aux progrès de la technologie, les matériaux utilisés ont beaucoup évolué, les prothèses ont une durée de vie qui ne cesse de croître.

La prothèse totale de hanche est composée de deux parties
➤ l’implant fémoral : la tige + la tête
l’implant cotyloïdien : le metal back + l’insert

La tête de l’implant fémoral va s’articuler avec l’insert de l’implant cotyloïdien, formant ainsi un couple de frottement.

Il existe deux grandes familles de couples de frottement
Les couples dur/dur : céramique/céramique ou métal/métal
Les couples dur/mou : métal/PE ou céramique/PE

Certaines prothèses sont cimentées :  lors de la pose les implants sont "fixés" dans la cavité osseuse par une colle prévue à cet effet appelée ciment.
D’autres sont non-cimentées : ces derniers sont recouverts d’une couche de matière minérale favorisant la formation de cellules osseuses qui adhèreront aux implants pro-thétiques. Leur tenue est obtenue par effet mécanique (par Press-fit) dans les premiers mois puis par effet biologique au long cours (fixation par la repousse osseuse sur l’implant).

Le choix entre les différentes prothèses se fait en fonction de l’âge, de la mobilité et des antécédents du patient.

Les implants que j’utilise le plus fréquemment sont des implants sans ciment à couple de frottement céramique/céramique

Avant l'intervention

➤ Il est indispensable de vérifier l’absence de foyer infectieux dans votre organisme, je vous prescrirai donc, un examen d’urine et une consultation dentaire.
➤ Il est important que vous connaissez votre anesthésiste, au même titre que votre chirurgien.
➤ La consultation d’anesthésie aura donc lieu dans le mois précédent votre intervention.

Un retour à domicile étant généralement préconisé à la sortie de la clinique, vous devez autant que possible aménager votre intérieur pour vous faciliter les gestes quotidiens :

➤ Placer vaisselle et poêles à hauteur de table de travail (pour éviter de vous pencher pendant les premières semaines qui suivent l’intervention)
➤ Enlever les tapis non fixés pour ne pas glisser
➤ Remplir votre réfrigérateur
➤ Préparer des repas à l’avance et les conserver au congélateur
➤ Prendre contact avec votre infirmière qui se rendra à votre domicile pour les pansements et injections quotidiennes d’anticoagulants
➤ Prendre contact avec votre kinésithérapeute pour organiser votre rééducation dès votre sortie
➤ Vous renseignez auprès de votre mutuelle/de votre mairie pour savoir si vous pourrez bénéficier d’une aide ménagère pour les taches quotidiennes.

Film réalisé dans mon ancien service au CHU de Brest par le Dr M. Henry
Attention ! Certaines images de cette vidéo peuvent choquer des personnes non initiées ou sensibles !

L'intervention : PAR VOIE ANTÉRIEURE

Réalisée par une voie antérieure mini-invasive.
Il s’agit d’une technique mini-invasive qui permet de ne sectionner ni muscles ni tendons, facilitant et accélérant les suites et la récupération post-opératoires.
➤ Remplacement des cartilages usés par des implants prothétiques
➤ Intervention au bloc opératoire en salle d’orthopédie
➤ Sous anesthésie générale ou anesthésie locorégionale
➤ Antibiothérapie péri-opératoire est instituée
   (recommandations SFAR)
➤ La mise en place d’un drain n’est pas toujours nécessaire.
➤ De 1h à 1h30 d'intervention en moyenne, plus si nécessaire
➤ Mise en place de la prothèse sous assitance informatique
   (chirurgie naviguée ou navigation).

Suites opératoires

➤ La prise en charge de la douleur est débutée au cours de l’opération et sera poursuivie durant la période de réveil.
➤ Dans votre chambre l’équipe médicale et paramédicale vous entourera pendant toute votre hospitalisation.
➤ Dès votre retour du bloc opératoire, un traitement antalgique adapté à votre état médical et à votre éventuelle douleur est mis en place.
➤ Votre perfusion sera retirée au retour en chambre ou sera garder pendant 24 heures.
➤ Vous bénéficierez d’un traitement anticoagulant, en prévention du risque de phlébites, d’une durée de 35 jours.
➤ Vous serez levé par le kinésithérapeute le jour même ou 1er jour post-opératoire.
➤ La marche avec appui complet est débutée le jour même ou le lendemain de l’intervention.
➤ Le kinésithérapeute vous apprendra les gestes déconseillés après une prothèse totale de hanche.
➤ Les pansements de la cicatrice opératoire sont effectués tous les deux jours. Les fils sont retirées à partir du 15ème jour.
➤ Pour un grand nombre de patient cette intervention peut se dérouler en ambulatoire (entrée le matin et sortie le soir)
➤ En cas d'hospitalisation un protocole de Réhabilitation Améliorée Après Chirurgie (RAAC) sera institué
➤ Vous pourrez alors sortir de la clinique à partir du 1er jour post-opératoire (selon votre faculté de récupération).

➤ Pour une très grande majorité de patient la rééducation en centre ne se justifie pas après une prothèse de hanche, vous pourrez rentrer à domicile.

Risques et complications

➤ Hématome
➤ Blessure accidentelles des nerfs
➤ Luxation de la prothèse
➤ Infection
➤ Phlébite et embolie pulmonaire (très rare)
➤ Fracture du cotyle ou fémur lors de l’intervention
➤ Descellement précose de la prothèse
➤ Inégalité des membres nécessitant le port de semelles pour la corriger.

Les risques énumérés ne constituent pas une liste exhaustive.

Résultats attendus

Les résultats de cette technique sont très encourageants puisqu’on retrouve une disparition souvent spectaculaire des douleurs ainsi qu’une récupération rapide de la mobilité et de la force musculaire.

La marche normale sans aucune boîterie est obtenue généralement dans le mois suivant l’intervention.

 
 

Précautions à suivre...

Même si le résultat est souvent impressionnant et que beaucoup de patients oublient qu’ils portent une prothèse, il est tout de même préférable d’éviter les travaux de force et les sports violents. Ces activités peuvent augmenter l’usure et diminuer la durée de vie de la prothèse malgré l’utilisation de nouveaux matériaux plus résistants.

Certaines activités comme le vélo, la natation, le golf ou la randonnée sont possibles voire conseillées alors que la prudence s’impose pour le ski, le tennis et le footing.

Je vous donnerai toutes les explications complémentaires souhaitées et je suis à votre disposition pour évoquer avec vous chaque cas particulier ainsi que
les avantages, les inconvénients et les risques et bénéfices inhérents à chaque type d’intervention.