Rappel historique des Prothèses totales de genou assistées par robot et état des forces en présence

Mise en place des bases concernant les robots en chirurgie

Les robots en chirurgie orthopédique peuvent être classé en 2 catégories : les robots semi-actif (geste contrôlé/adapté par le robot) et les robots actifs (autonome). Comme les navigations ils peuvent être « image-based » (généralement scanner) ou « image-less » (cinématique, recalage par landmarks osseux et/ou bonemorphing).

L'arrivée des premiers robots

Les premiers robots d’orthopédie datent des années 1980. La première prothèse totale de genou (PTG) assistée par robot a été réalisée en 1988 à l’aide du robot ACROBOT (Imperial Collège, Londres). Il s’agissait d’un robot actif contraint basé sur un scanner pré-opératoire. Cette société a cédé son activité en 2013 à MAKO Surgical dans le cadre du règlement d’un litige concernant une violation de brevet. En mars 2000 la première PTG assistée par le robot CASPAR (URS Ortho Rastatt, Allemagne) a été réalisée en Allemagne après une phase de tests sur sawbone et cadavre. Ce robot lui aussi basé sur une imagerie pré-opératoire était initialement utilisé pour les prothèses totales de hanche. A noter que ce système n’est plus en service de nos jours. L’utilisation de ces deux systèmes est restée relativement confidentielle.

Acrobot

Robot Mako

Acrobot

Robot Acrobot

Douleurs des menisques - Dr Clavé Arnaud - Nice

Robot Robodoc

A la même époque, en 2009, Mako annonce la sortie et l’agrément FDA de son RIO™ (Robotic Arm Interactive Orthopedic System). Il s’agissait d’un robot semi-actif basé scanner permettant de réaliser lors de prothèse unicompartimentale un resurfaçage osseux à l’aide d’une fraise motorisée guidée. Le rachat de Mako par Stryker en 2013 (pour $1,65 milliards), accompagné d’immenses campagnes marketing (le néologisme Makoplastie !) a été le point de départ de la course à l’armement à laquelle nous assistons actuellement. Ce système a néanmoins bien évolué et permet aujourd’hui, toujours selon le même principe semi-actif la réalisation de coupes osseuses (et non plus fraisage uniquement) dans le cadre de PTG. Et si à l’origine les publications concernaient essentiellement le Robodoc, actuellement la plupart des études récentes traitent du robot Mako.
Une autre société, Blue Belt technologies, a proposé à partir de 2012 un robot semi-actif « image-less » utilisant pour les PUC une technologie de resurfaçage par fraisage motorisée. Cette société et son robot appelé Navio ont été racheté par Smith et Nephew (USA) en 2016 pour $275m. Depuis la solution a été développé pour pouvoir poser de PTG.

Démocratisation de la robotique et Technologie de pointe

Le Rosa (Zimmer-Biomet, USA) est un des derniers systèmes commercialisés. Il a été approuvé par la FDA en janvier 2019. Il s’agit d’un système semi-actif pouvant utiliser un une imagerie pré-opératoire (radio calibrées) en complément d’un recalage image-less classique. Ce robot à montrer une précision de coupe de l’ordre du millimètre lors des études de validation cadavérique.

En 2023 l’offre s’est grandement amplifiée et la plupart des grands groupes fabricant des prothèses ont developpé leur solution ou ont travaillé avec des sociétés afin de disposer d’une solution robotique. Ainsi, le robot Velys de Depuys-Synthès (Johnson and Johnson, USA) a obtenu son marquage FDA en janvier 2021 et son marquage CE en 2023. Le groupe Microport dispose d’un robot orthopédique pour sa prothèse MedialPivot appelé SkyWalker déployé en France en 2024. La société française Ecential Robotics est sur le point de commercialisé une offre multiplateforme en partenariat avec la société Amplitude.

Les solutions dites ouvertes, permettant de mettre des implants de plusieurs fabricants différents restent rares ce jour. Le robot Robin d’une brillante société Italienne Orthokey en fait partie. Mais on attend aussi impatiemment la sortie du prometteur robot de la start-up française Ganymed Robotics.

Il s’agit aujourd’hui d’un domaine en plein essor à la croisée de multiples technologies et problématiques et il parait difficilement imaginable de pouvoir se passer de ces outils dans le futur. Il s’agit d’ailleurs d’un des axes forts de développement porté par le gouvernement dans son plan d’action de France 2030.

Des progrès restent bien évidemment à faire mais l’interfaçage d’une solution comme celle en cours de développement par Corellia Orthopaedics and Robotics avec des implants personnalisés comme celui de FollowKnee pourrait etre la solution pour avoir enfin une prothèse oubliée !

Douleurs des menisques - Dr Clavé Arnaud - Nice

Robot Rosa

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Robot Skywalker